La musique et les plantes
En juin 1992, Joël Sternheimer, professeur à l'Université européenne de la recherche, a déposé le brevet du , une théorie révolutionnaire qui permettrait d'expliquer, entre autres, l'influence de la musique sur des organismes vivants.
Le physicien Joël Sternheimer estime que la science moderne violente la nature quand, pour tenter de la comprendre, elle la casse en morceaux. Abordant le monde d'une façon à la fois plus synthétique et plus esthétique, le savant, qui est aussi un artiste, a découvert des lois révolutionnaires au cæur de la matière et de la vie. Des lois de résonnance harmonique, qui prouvent - scientifiquement - que la musique peut influencer l'épanouissement des êtres vivants. Jean-Marie Pelt, qui le connaît bien, témoigne en sa faveur: enfin une explication satisfaisante de la relation entre la musique et les plantes.
Certaines musiques peuvent-elles avoir une action sur des organismes vivants à une échelle moléculaire?...
Question de biologie à laquelle répond un physicien qui place les questions d'éthique au-dessus de tout, et dont les travaux ont débouché sur une formidable découverte:
une mélodie spécifique peut stimuler ou inhiber la synthèse d'une protéine au sein d'un organisme!
Jean-Marie Pelt, président de l'Institut européen d'écologie, ne dit-il pas que par ces recherches originales à la charnière de la biologie moléculaire et de la physique quantique, Joël Sternheimer, nous donne peut-être la clef ou l'une des clefs, des effets de la musique sur les plantes.
Et il ajoute:
En cette fin de siècle, les scientifiques apparaissent de plus en plus comme des apprentis sorciers en mal d'inspiration.
La manipulation du génome est-elle vraiment la solution de tous les maux ?
En médecine, alors que des dizaines de millions de francs lui ont été consacrés, la thérapie génique balbutie et son efficacité tant attendue a des relents d'arlésienne. En agriculture, les plantes transgénique ont fait leur apparition sur le marché mondial et offrent la possibilité, en jouant avec le génome, d'accroître certaines caractéristiques ou d'en créer d'autres, comme une résistance à certaines pesticides.
Quel expert à l'heure actuelle est capable de prédire les conséquences de l'introduction de ces plantes dans nos écosystèmes?
Qui sait si les aliments qui en sont issus ne risquent pas d'avoir à long terme, de fâcheuses répercussions sur notre santé? La démarche scientifique ne devrait-elle pas être sous-tendue par une réflexion éthique?
Pour un chercheur indépendant comme Joël Sternheimer, cela va de soi puisque, toute sa vie, ses travaux ont été dictés par un souci de respect de son objet d'étude, qu'il s'agisse de particules ou de cellules. Son parcours l'a conduit vers des découvertes extraordinaires qui pourraient bien révolutionner notre vision du monde dans des domaines aussi variés que la médecine, l'agriculture, l'environnement.
Il y a une trentaine d'années, Joël Sternheimer, physicien de formation, élève du prix Nobel de physique de 1929 Louis de Broglie, poursuivait ses recherches sur la physique des particules aux États-Unis, où l'avait envoyé son professeur. .Car, pour lui, la science actuelle a tendance à ne pas respecter ce qu'elle étudie et à ne pas examiner le monde dans sa globalité. Pour étudier la matière, on la casse, on sépare ses éléments.
Pour le vivant, même chose: on dissèque, on isole des cellules, des molécules, on les observe séparément, hors de leur contexte. Par cette approche, on détruit les liens à peine perceptibles, les connexions invisibles qui régiraient la matière au cæur du vivant.Pour Joël Sternheimer, point n'est besoin de démolir l'objet de l'étude; il existe des biais beaucoup plus subtils qui permettent de percevoir ce qu'il y a à l'intérieur des choses! Cette démarche va évidemment complètement à l'encontre des recherches actuelles dans les domaines de la génétique ou de la physique.
Mais revenons à la fin des années soixante. . Un autre de ses professeurs lui conseilla très sérieusement de gagner de l'argent en enregistrant un disque, pour être indépendant et pouvoir mener sa recherche comme il le souhaitait. L'étonnant savant suivit le conseil de son aîné.En 1967, il eut un retentissant succès musical sous le nom de l'auteur-interprète Évariste.
Cette gloire éphémère lui permit de rester indépendant tout en poursuivant ses recherches sur la physique des particules. Il ne s'attendait certainement pas à retrouver la musique... au fond des atomes.Pourtant, en travaillant sur le problème de la distribution des masses des particules, il découvrit qu'elles étaient réparties suivant une gamme musicale, la gamme tempérée essentiellement, ce qui indique que dans les fréquences associées à ces particules il existe des harmoniques. , remarque-t-il avec philosophie. Se plongeant dans un long travail théorique en physique quantique, Joël Sternheimer prédit et mit indirectement en évidence l'existence de ce qu'il appelle des ondes d'échelle, qui seraient émises par des particules et notamment, dans les cellules vivantes, par les acides aminés, à des fréquences inaudibles.
La présence de ces ondes, dont il calcule les fréquences, expliquerait certaines interactions et comportements des molécules entre elles.Concert de protéinesSuivant les théories et les calculs de Joël Sternheimer, considérons que les vingt acides aminés, véritables piliers de l'organisation métabolique, émettent chacun une onde dont on peut calculer la fréquence. Ces ondes sont émises au moment où ces acides aminés, transportés par les ARN de transfert, s'assemblent pour former des protéines. Les signaux seraient des ondes de nature quantique applées , c'est-à-dire qu'elles relient entre elles des échelles différentes - ici l'échelle de chaque acide aminé à l'échelle de la protéine en formation. On peut rendre ces fréquences audibles en les transposant, par exemple, en notes de musique. Nous obtenons donc pour une protéine, qui est une suite d'acides aminés, une succession de notes.
En fonction de la complexité de la composition des protéines, qui peuvent regrouper une dizaine d'acides aminés ou des centaines, nous obtenons une véritable mélodie, une partition variant donc d'une dizaine à plusieurs centaines de notes.De très nombreuses séquences d'acides aminés sont connues et disponibles sur différentes banques de données comme celle de la National Biomedical Research Foundation aux États-Unis. , précise Joël Sternheimer. Selon les résultats de ses expériences, la diffusion de la mélodie spécifique d'une protéine ainsi amplifiée, peut stimuler sa synthèse dans un organisme.
Bien que sa démarche ne vise pas à vérifier une influence de la musique sur les plantes, mais plutôt à montrer que sa découverte a une action spécifique sur les molécules, le savant a fait quelques expériences sur le monde végétal. Une manière éthique, respectueuse de l'intégrité de son objet d'étude et de vérifier ses découvertes de physique quantique.Ainsi, faire régulièrement écouter à un plant de tomates la musique correspondant à une protéine jouant un rôle dans le mécanisme de sa floraison, stimule la production de cette protéine dans la plante, qui donnera plus de fleurs qu'à l'accoutumée!
Il suffirait donc de les ondes d'échelle émises par les acides aminés d'une protéine et à les transposer en notes pour agir sur un organisme en augmentant la production de la protéine.
Se faisant l'écho des travaux de Joël Sternheimer, Jean-Marie Pelt explique le processus: "Lorsque les plantes "écoutent" la mélodie appropriée, les ondes acoustiques sont transformées "microphoniquement" en ondes électromagnétiques elles-mêmes sources "d'ondes d'échelle", et elles se mettent à produire la protéine spécifique à cette mélodie". Mais Joël Sternheimer va plus loin. Si l'on connaît la succession de notes correspondant à une protéine, on peut la stimuler; mais on peut aussi l'inhiber, c'est-à-dire freiner sa fabrication. Il suffit pour cela d'avoir la mélodie "symétriquement opposée".
Très schématiquement, si la mélodie qui stimule est dans les "graves", celle qui inhibera sera dans les "aiguës". Chaque acide aminé possédant son équivalent en note stimulante et en note inhibitrice, on disposera de deux décodages, deux mélodies pour chaque protéine.
Le facteur humain
Si cette transposition de la séquence d'acides aminés en notes se calcule, restent deux éléments importants qui peuvent également se calculer avec une certaine approximation, mais pour lesquels la sensibilité humaine s'avère finalement plus précise. Car, comme en musique, il ne suffit pas d'avoir une suite de notes, encore fait-il connaître le rythme et la valeur de chaqune d'elle...
Les notes issues des protéines sont-elles des blanches, des noires ou des croches? "Il est vrai qu'à partir de la protéine, on a une suite de notes qui n'ont pas de rythme a priori, précise Pedro Ferrandiz, ingénieur agronome qui travaille avec Joël Sternheimer, mais en faisant défiler ces notes, on arrive à repérer des cadences, des schémas rythmiques. On trouve des temps forts dans les morceaux".
Cela peut paraître de prime abord subjectif mais, pour Joël Sternheimer, ce décodage s'affine en introduisant le facteur humain, le savoir-faire du musicien et sa sensabilité. "Cela dit, précise Pedro Ferrandiz, le simple défilement des notes a déjà une action sur la synthèse d'une protéine, mais c'est d'autant mieux si l'on trouve la bonne cadence!"
Six cent gènes décodés
Eh oui, la pluridisciplinarité nécessaire en science peut s'étendre avec les aspects les plus étonnants comme les connaissances en musique! "Jusqu'ici, j'ai décodé peut-être six cent gènes... C'est beaucoup, dix ans de travail, mais ce n'est que 0,6% du génome humain! L'expérience montre que lorsqu'une personne pianote avec le logiciel approprié sur son ordinateur la musique d'une molécule, elle est parfaitement capable de reconnaître si cette molécule peut, par exemple lui servir de médicament".
En fait, cette notion qui peut paraître subjective annonce une véritable démocratisation de la médecine de demain.
Musiques et traditions
Le patient serait capable, lui-même, de ressentir si la musique spécifique d'une protéine ou d'une molécule est nécessaire pour le soigner ou non.
"C'est la conscience qui est impliquée lorsqu'on écoute une molécule, explique Joël Sternheimer. Il y a une action directe sur le corps mais que l'on peut apprécier grâce à notre cerveau et notre système nerveux. Un circuit s'établit: on peut se rendre compte consciemment de ce qui se passe". Le second élément pour que l'on puisse jouer une mélodie, c'est le timbre, la sonorité.
En d'autres termes, quel instrument va-t-on utiliser ? "
En fonction de la fréquence de chaque note à l'intérieur d'une protéine, un timbre va s'imposer... On essaye de trouver celui qui semble le mieux convenir", répond Pedro Ferrandiz.
Là encore, nos scientifiques se servent de leur intuition, montrant qu'un homme de science est avant tout un homme et non une simple machine à calculer! Une fois ces éléments déterminés, on peut procéder aux expériences, par exemple avec des plantes. Il s'agit tout simplement de diffuser à l'aide de hauts parleurs une musique correspondant à une protéine pour stimuler ou inhiber sa synthèse dans la plante. Les temps d'exposition à la musique et les fréquences sont variables. Le son se diffuse notamment par les feuilles à l'intérieur du milieu cellulaire et "agit" sur la protéine concernée.
Cette découverte apporte un éclairage scientifique aux rapports entre la musique et le vivant, depuis longtemps découverts mais de façon empirique et sans explication logique jusqu'aux travaux de Sternheimer. Entre le vieil adage qui prône que la musique adoucit les mæurs et l'idée que les plantes sont très réceptives à la musique, l'influence de celle-ci sur les organismes vivants est passée au rang des idées reçues, généralement admises par le bon sens populaire.
C'est ainsi que certains agriculteurs des îles du Pacifique, comme le signalait l'ethnologue Malinowski en 1930, imitaient le chant des oiseaux pour améliorer le rendement des cultures... On suppose également que les chants agraires entonnés dans nos campagnes étaient composés avec l'espoir d'influencer la production céréalière. Mieux encore, l'anthropologue Jeremy Narby nous confiait qu'il avait vu des Indiens d'Amazonie péruvienne soigner une morsure de serpent en chantant sur la plaie pendant des heures. S'agissait-il de la musique d'une molécule spécifique?
Les tomates musicales
Les aborigènes d'Australie auraient également un grand savoir en la matière. L'influence de la musique sur les plantes commence maintenant à être reconnue par la communauté scientifique, qui prolonge petit à petit la tradition.
Dans "Les langages secrets de la nature", Jean-Marie Pelt consacre un chapitre aux rapports entre la musique et les plantes et affirme, après avoir effectué des expériences, que les plantes sont effectivement sensibles à certaines mélodies.Si ces histoires laissent rêveurs certains scientifiques, les industriels, eux, n'hésitent pas à les mettre en pratique. C'est ainsi qu'au Japon, la société Gomei-kaisha Takada a déposé un brevet en 1991 sur l'utilisation de certaines musiques censées améliorer la fermentation des levures employées pour la fabrication de sauce-soja et de la célèbre pâte miso.
Depuis cinq ans, Joël Sternheimer et Pedro Ferrandiz poursuivent leurs essais d'application de ce procédé dans différents domaines. Au fur et à mesure de leurs expériences, ils ont pu affiner le choix des protéines à utiliser et les temps d'exposition aux musiques de ces protéines. Ils ont suivi l'évolution de cultures de tomates en leur diffusant, en temps voulu, les mélodies des protéines nécessaires à leur bon développement. Pour la croissance des plantules, ils ont diffusé des musiques de protéines de structure, qui fortifient les tiges. Une autre musique a permis de favoriser la floraison, etc.
Si vous ne possedez pas de jardin, vous pouvez essayez les pots, surprises garanties.Le potager urbain, certaines variétés se plaisent très bien en pot.
mardi 29 mai 2007
La musique et les plantes
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