Les agricultures biologiques et paysannes n'ont que leurs pratiques culturales pour adapter les plantes aux conditions environnementales de chaque lieu. C'est pourquoi elles ont besoin de petites quantités d’une multitude de variétés, chacune sélectionnée dans et pour son terroir ainsi que pour répondre à la demande de diversité des consommateurs. Pour prévenir les maladies sans avoir recours aux pesticides, ces agricultures doivent aussi entretenir un maximum de diversité dans leurs champs, les interactions entre plantes différentes étant facteur de santé au contraire de l'uniformité des monocultures qui affaiblit la résistance des plantes.
L'industrie semencière, économie d'échelle oblige, ne tire sa rentabilité que de la production de
quantités les plus importantes possibles d'un minimum de variétés. Au-delà de quelques variétés passepartout, elle ne peut structurellement pas garantir l'offre de diversité permanente dont ont besoin les agricultures post-industrielles, biologiques et paysannes. Quant au consommateur de nourriture industrielle, il doit remplacer son besoin d’une alimentation diversifiée par l’illusion de “nouveaux” produits qui ne sont qu’un réassemblage des anciennes étiquettes qu’ils viennent régulièrement remplacer pour répondre aux besoins du “marketing”.
C'est pourquoi, un certain nombre de paysans, bio pour la plupart, ont décidé de continuer, comme leurs ancêtres préindustriels, à produire eux-mêmes leurs semences ou plants de ferme afin de les adapter en permanence à leurs terroirs, à leurs pratiques culturales et à leurs besoins de qualité. Souvent à partir de variétés anciennes et/ou locales, mais en sachant aussi profiter de l'apport de la diversité de variétés exotiques, ils pratiquent des sélections massales ou de populations, conservatrices, amélioratrices ou évolutives. Au contraire des hybrides et autres clones, leurs semences et plants sont peu stables et peu homogènes de manière à conserver, à côté de quelques caractères fixés, un maximum de variabilité qui leur permet de s'adapter en permanence à des conditions naturelles obligatoirement changeantes.
Certains d'entre eux sélectionnent des mélanges de variétés ou d'espèces afin de développer les capacités de chaque plante à profiter au mieux des interactions bénéfiques avec ses compagnes.
Pour des raisons financières et techniques évidentes, ces paysans ne peuvent pas inscrire leurs semences sur le catalogue : la loi leur interdit donc de les vendre ou de les échanger. Quant aux mélanges, catalogue ou pas, ils sont de toutes façon interdits de commercialisation.
source : La Confédération paysanne Nature&Progrès La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des Régions de France Le Mouvement de Culture Bio-Dynamique
Bio d’Aquitaine Le GDAB Midi-Pyrénées Le Syndicat des Semences et Plants bios du Languedoc-Roussillon.
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