jeudi 26 juillet 2007

La spiruline

Première approche de la spiruline Le problème de malnutrition doit être résolu de manière locale. Une solution efficace en Indonésie ne l’est pas forcément en Afrique. Les ressources solaires des pays africains peuvent être mises à profit pour cultiver des végétaux possédant des propriétés nutritives adaptées. Ainsi à partir de l’énergie solaire et du CO2 présents dans l’atmosphère, on peut espérer créer une agriculture nouvelle apportant les compléments alimentaires utiles pour vaincre la malnutrition dans les pays africains notamment l’Ethiopie. La spiruline semble répondre à ces contraintes notamment quant aux exigences nutritionnelles. On va essayer de décrire cette algue notamment en citant de nombreux chiffres qui permettront de corroborer les résultats probants du faible nombre de tests effectués. Historique : Les chercheurs ont trouvé des descriptions d’une algue bleue utilisée dans l’alimentation de base de la civilisation aztèque. Plus récemment, en 1940 on publie pour la première fois la consommation de galette appelée « dihé » au Tchad par l’ethnie Kanembous. Ce peuple utilise toujours la spiruline comme complément alimentaire. De plus ils commercialisent ces galettes, ce qui permet de penser que la culture de spiruline peut être une économie rentable au-delà même de la dimension sanitaire. Les milieux où on trouve de la spiruline à l’état naturel sont des étendues d’eaux généralement ensoleillées et relativement chaude (approximativement 30-35°C). Bien sûr, on ne doit pas en déduire que la culture de spiruline est facile, mais il faut reconnaître qu’avec un peu de technique on arrive sans problème à avoir une récolte satisfaisante. Description : La spiruline est une algue bleue (mais que l’on voit verte) qui se présente sous la forme de brins, parfois en hélice. La spiruline est tout d’abord caractérisée par ses formidables qualités nutritionnelles : des teneurs élevées en protéines végétales, acides gras polyinsaturés, bêta-carotène, vitamines, zéaxanthine et phycocyanine .La ration qu’on recommande en cas de malnutrition étant de 10g, ce tableau essaiera de montrer les apports de cette ration en fonction des AJR : Ceci n’est pas un tableau exhaustif mais il couvre une large gamme de composés essentiels à notre équilibre nutritionnel. Il faut aussi noter que les protéines contenues dans la spiruline sont très facilement assimilées. Ceci vient du fait que la membrane cellulaire de la spiruline ne contient pas de cellulose qui retarde son assimilation dans l’organisme. Cette algue est donc un fournisseur de protéines « d’urgence » et est donc particulièrement adaptée aux personnes atteintes de malnutrition. La plupart des pays du monde ont reconnu la spiruline comme étant utilisable comme complément alimentaire. En particulier, la France et les Etats-Unis ont donné à la spiruline ce statut. Composition : Les protéines représentent plus de 60% de la masse de la spiruline sèche. A cela viennent s’ajouter de nombreux métaux comme le fer, le cuivre ou le manganèse. Enfin des acides gras essentiels comme la linoléique et les vitamines complètent la composition de la spiruline. Effets : On pourrait penser que tous les effets bénéfiques de la spiruline sont la conséquence directe d’une alimentation plus saine, rééquilibrée par ce complément nutritionnel exceptionnel. Cependant les tests menés sur la spiruline prouvent cependant que certaines maladies sont très efficacement traitées par cette algue. On doit ici mettre un bémol quant aux tests effectués, en particulier quand il s’agit de la malnutrition. Peu de tests sérieux ont été réalisés. Ceci pour des raisons de désintéressement des grandes firmes en premier lieu. De plus, les tests nécessitent une population témoin qui, alors, ne serait pas soignée ce qui pose un certain problème éthique. On va néanmoins essayer de baser cet exposé des propriétés curatives sur les maigres tests existants. Voici donc quelques maladies dont la virulence est diminuée par la prise de spiruline : Cancer : Depuis une dizaine d’années les chercheurs ont montré l’efficacité de la spiruline dans le traitement de l’après chimiothérapie et de l’après radiation. En effet, elle protège les organes et le sang contre les dégâts dus à l’exposition à l’ozone et aux radicaux. Des tests effectués dans les années 80 sur des hamsters atteints de cancer de la bouche ont montré que la spiruline semble provoquer une régression des tumeurs. En 1995, d’autres tests viennent corroborer cette découverte : sur 87 personnes atteintes de leucoplasie, 45% des cas traités par la spiruline voyaient une régression complète des lésions contre 7 % pour ceux du groupe placebo. Ces résultats seraient attribuables à la richesse de la spiruline en bêta-carotène, un précurseur de la vitamine A, laquelle semble être l'ingrédient auquel on peut attribuer la régression des lésions. Enfin en 1998 une équipe japonaise découvrait qu'un polysaccharide soufré présent dans la spiruline pouvait inhiber, in vitro, les métastases d'un certain type de cancer du poumon. L’hypercholestérolémie : Des comparatifs entre l’impact de l’ingestion de spiruline sur des lapins soumis à des régimes à haute teneur en cholestérol ont montré que l’ajout de 0.5g de spiruline par jour à leurs menus entraîne un différentiel du taux de cholestérol d’ordre 2. SIDA : Il faut d’abord mettre fin à une rumeur annonçant que la spiruline guérit le SIDA. Cette théorie est complètement infondée. Cependant, des observations sur des patients atteints du SIDA ont montré que la spiruline permettait d’augmenter le nombre de CD4 dans l’organisme. Du coup les maladies opportunistes sont moins fréquentes ce qui améliore énormément la vie des personnes atteintes du SIDA. Mais il ne faut pas penser que la spiruline peut guérir le malade, elle peut seulement ralentir la progression du virus. Malnutrition : C’est sans doute dans ce domaine que les résultats sont les plus probants. Cependant peu d’études scientifiques sérieuses ont été menées et ce pour une raison simple, la spiruline n’intéresse pas les grands groupes pharmaceutiques ni les organisations gouvernementales. Cela est notamment dû au manque de publicité autour de la cette algue. Cependant, les résultats sur le terrain sont incontestables. Au Burkina Faso, ainsi que dans de nombreux pays africains et asiatiques, la spiruline donne des résultats considérables. On prendra l’exemple du test effectué par l’association humanitaire Nutrition Santé Bangui. Ils ont observé 592 enfants recevant un mélange sardine-spiruline en plus des repas traditionnels et 182 enfants ne recevant que de la sardine en complément nutritionnel. L’étude a porté sur une centaine de jours et la dose de spiruline était de 5g/jour. Les résultats montrent que la spiruline est efficace même pour des cas de malnutrition sévère et qu’il y a une amélioration significativement supérieure pour les enfants ayant reçu de la spiruline, tant en ce qui concerne le gain de poids moyen que la vitesse de récupération des enfants. Bilan : La spiruline est une plante aux multiples vertus. Elle permet une prise de poids plus rapide que tous les autres produits traditionnels. De plus, elle a un effet sur l’appétit, qui est un vrai problème pour les formes sévères de malnutrition. On peut de plus citer ces nombreux effets curatifs. Bien sûr, la spiruline n’est pas aussi efficace que la trithérapie mais elle a un impact non négligeable sur la santé des personnes atteintes du SIDA en diminuant le risque d’avoir une maladie opportuniste. Aujourd’hui on espère que de grandes études seront lancées pour crédibiliser durablement la spiruline. Cependant on ne peut nier qu’il existe des risques à cultiver la spiruline. En effet comme toute algue, elle est très exposée à la pollution de son milieu de culture. Ainsi de multiples précautions doivent être prises lors de l’édification du bassin. Source : Ecole supérieur des Mines de Saint-Etienne

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